lundi 3 août 2009

S'effacer pour le personnage

Je pense que c’est le but de l’acteur : « s’effacer pour le personnage ». Non pas disparaître mais s’effacer. C’est, je crois, la fleur des fleurs. Il faut être dans un état d’aisance. C'est-à-dire, que l’acteur n’a rien d’autre à gérer que son effacement.


Pour ce faire il faut prendre le temps d’être prêt. Je ne crois en rien d’autre : le temps. Il faut travailler beaucoup, mais si on ne prend pas le temps du travail, de l’étude, de la création, alors ça n’a aucun sens. Quel temps faut-il ? Quel est le juste temps du travail ? De la création ? A un acteur, actrice d’être prêt(e) à accueillir le rôle ?


Ce que je crois comprendre c’est que ce n’est possible, aussi, que si l’acteur(trice) fait un réel travail sur lui-même, sur son Ego - ou est d’emblée au service et humble. Une humilité consciencieuse. On ne peut dissocié le travail de la voix, du corps, du texte, du personnage, et ne pas prendre en compte notre Ego. C’est ce que je retiens du travail de Grotowski et Ryszard Cieslak.

Cette humilité n'est pas une soumission au rôle, aux impératifs du jeu, mais une réelle connaissance de la valeur de l'art du théâtre. Cet art n'est pas celui du déguisement ou de la contrefaçon mais de l'effacement: la scène, le lieu où le spectacle se produit s'efface grâce au travail des ingénieurs du son, de la lumière, du metteur en scène, du scénographe, des comédien(ne)s pour révéler un monde. Leur effacement provoque ce vide indispensable pour que puisse apparaître une autre être, une autre histoire, un autre monde que les nôtres.

2 commentaires:

  1. Je découvre "L'art de la vie, la vie de l'art" tout un programme. Et cette approche du comédien me plait bien. Surtout l'humilité, ce n'est pas ce qui frappe en premier, d'habitude... :)

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  2. merci pour ce message. Disons qu'un Ego à sa place peut rendre l'art et l'artiste de meilleur qualité, je pense :-)

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