samedi 23 juin 2012

le centre du mouvement

Eugénio Barba , dans un de ses ouvrages ( le canoë de papier je crois), affirme que la base des mouvements sont les organes. Pour ma part, il y a une erreur d'appréciation. Dire que c'est faux est inutile et ce n'est pas le but de cet article. De plus, c'est un avis que j'énonce ici. En fait, il me semble que deux centres ont été confondus: l'un est celui du mouvement, l'autre est le centre des émotions. Nous pouvons constater, en effet, que nous ressentons physiquement les émotions: différentes sensations au coeur, à l'estomac, aux poumons, etc. Nous savons aussi aujourd'hui que le stress, la colère, etc, produisent des problèmes aux organes. le centre du mouvement, lui, ce trouve à ce fameux endroit, en dessous du nombril. Il est connu comme tel dans toute les disciplines corporelle où l'on recherche le mouvement juste, sans émotivité. De fait, l'on peut, après quelque temps de pratique, ce concentrer sur cette zone pour n'importe qu'elle action. Les muscles externe sont moins sollicités et notre mouvement est en adéquation avec l'espace et l'environnement. Ayant un peut identifié les deux centres, l'on peut mieux comprendre l'affirmation d'Eugénio Barba. Il ne faut pas oublié que sa recherche se fait dans le cadre du jeu d'acteur, qui est lié à l’émotionnelle, et que l'émotionnel et une sensation qui peut couvrir toute les autres par sa puissance. Dès lors l'on peut penser que c'est bien les organes qui créent le mouvement. A mon sens, les organes, le centre émotionnel, colore le mouvement, lui donne une dimension spécifique, dans l'univers émotionnel. Dit autrement, on peut dire que l'émotion (un organe) crée une intention qui sollicite le centre du mouvement ( en dessous du nombril) qui va être coloré par l'émotion. Qu'est-ce qui m'amène à pensé que le centre du mouvement ne sont pas les organes? Eh bien, si c'était le cas, nous ne pourrions pas faire un mouvement sans solliciter ces zones. Hors, de mon expérience et celles d'autres personnes dont dans les arts martiaux, nous pouvons constaté que le mouvement peut agir sans passé par les émotions, il n'a pas besoin de ce centre. Par contre, nous savons que le mouvement peut agir sur les organes.

mercredi 28 avril 2010

Anna Halprin

un moment de beauté


samedi 17 avril 2010

lettre au public

Ma vie, mon amour

A travers le détroit des guerres,
De ces êtres de folie qui génère
Un monde de gouffre sans soleil
Ni étoile

Mon amour, ma vie

Il y a des décennies que l'on crie,
Et tout ces cris sont pour l'amour, la vie
La beauté qui s'étiole
A l'humanité qui s'éteint à lui même
Et emportant toute une planète avec elle.
Les tableaux sont rouges, noires, déchirés.
La violence s'y éclatent en chamade,
Parfois en précision chirurgicale.
Les scènes de théâtres débordent de cris, de silences
qui vous brûlent les entrailles et vous
Font sentir tout les matins plus gris
Des corps s'y jettent, y glissent, y tremblent,
Cynique, anarchique, méthodique dans la souffrance
De l'être.
C'est des chagrins de pluie qu'ils creusent dans nos
Cœurs, à force d'être tant et tant de voix.


Mon cœur, ma vie

Je ne peux pas donner ainsi la Joie
Je ne veux pas t'offrir un collier de larmes
A serrer contre ton cœur.

Ma vie, mon amour

S'il est vrai que les oiseaux chantent moins
En ce printemps,
Ils chantent encore
Et je te les feraient écouter
Je te les ferais entendre de telle manière
Que ton cœur, ton âme, ton être
En vibrera de tant de beauté
Tant et tant que tu en découvrira
le soin de toi-même, un baume
A tout tes blessures.
Répis, rédemption
Et tu sauras que tant que vivra l'oiseau
La mer, la foret, tout être toute race
Tout te rappelleras combien tu est belle, tu es beau
Combien tu peux vibrer à tant de beauté
Combien ils sont un baume à ton âme,
A ton cœur, à ton être.
Tu gouteras cela parmi d'autre toi-même
Hommes et femmes, enfants
Et tu vibreras d'autant et d'avantage
Un cristal qui vibre est un cristal qui vibre
Cent et même deux, c'est tout un Monde qui vibre


Mon Amour, ma vie

Par amour pour toi, pour nous.

samedi 26 décembre 2009

La beauté et l'art

C'est en lisant un vieil article en ligne du Figaro sur la mort de Pina Bausch que je suis tombé sur ceci:

«Longtemps, j'ai pensé que le rôle de l'artiste était de secouer le public. Aujourd'hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde, devenu trop dur, ne lui donne plus : des moments d'amour pur.»

Les mots de Pina Bausch ont fait résonner une pensée qui m'est lancinante ces temps ci: Nous artiste, que faisons-nous de la beauté? Je ne parle pas d'une esthétique, de fioriture mais de l'essence de la beauté, de l'essence de l'amour? Souvent nous disons ce qui est laid, tragique, grave. Nous parlons de notre monde et donc de ses problèmes et c'est bien. Nous créons des oeuvres qui, nous l'espérons réveillerons les consciences, ou donnerons un grand coup de réveil tellement l'oeuvre sera
puissante. Mais si nous montrons les vices de ce monde, montrons-nous ce que le monde pourraient être? Faisons-nous voir ce que nous avons aussi de plus beau en nous, ce que nous recelons comme trésor?

Je crois important tout les aspects de l'art. Je crois important que l'artiste puisse parler de tout. Je crois important aussi de rappeler que nous pouvons,de même parler de la beauté. Et comme Pina Bausch, je pense que nous avons grand besoin d'oeuvre né de l'essence de la beauté et de l'amour pour élever nos esprit et les reposer.

samedi 14 novembre 2009

Etre Butô

Pour être Butô il faut être un grand rêveur. Ce n'est qu'ainsi que la chair se révèle, dans toute sa multiplicité. Le butôka est un rêveur dans la lumière du monde éveillé. Il est le rêve d'une étoile,d'une douleur, d'une jouissance, d'un univers d'un néant. Il est le rêveur éveillé. Son songe est celui de la chair frémissante, tremblante. Il n'a nulle peur, il a toutes les peurs. Il rêve de toutes les morts et de toutes les vies.

Il franchit les mondes comme une ombre, comme comme une flamme, comme un de ses habitants. Il a son regard au dedans et son esprit au dehors. Il plonge dans le silence du rêve et se laisse submerger par les songes. Pas de complaisance, il rêve, non, il est le rêve.

vendredi 25 septembre 2009

L'énergie et le public

Lorsque le public est mou, nous aurions tendance à pousser ce que nous faisons plus fort que d'habitude et inversement dans l'autre cas. Mais, peut-être, un jeu plus énergique ou plus mou peut-il avoir des effets néfastes, allant de l'interprétation quasi hystérique à la platitude.

  L'interprète s'y prend souvent tard: il constate l'état général du public lorsqu'il est entré en scène. Il lui faut alors un temps d'adaptation entre son énergie et celle du public. Et si son énergie n'est pas juste, il est possible qu'il doive batailler pour parvenir à trouver le bon médium. Cette simple lutte améliore son jeu. Il est important de pouvoir savoir dans quelle énergie se trouve le public avant d'entrer en scène. Mais, au préalable, avant la représentation, l’interprète devra vérifier si techniquement, physiquement et énergiquement il est capable ou non de pénétrer ou faire surgir (cela diffère d'un interprète à l'autre, d'une journée à l'autre)l'univers de l’œuvre. Car il s'agit bien de ça: savoir si nous sommes à même, en ce jour de faire pénétrer le public dans le monde, la réflexion, les sensations ou la contemplation simple du sujet que nous avons choisi de communiquer aux spectateurs.
 
              Ces deux facteurs (savoir si nous sommes prêts pour la représentation du soir et résoudre les manques, et prendre en compte dans quelle disposition se trouve le public) nous donnent la possibilité de prendre en main des points essentiels qui peuvent faire toute la différence sur la qualité d'un spectacle.
 
              Lorsque nous sommes physiquement, moralement, techniquement, énergiquement prêt pour ce que nous nous apprêtons à faire, nous devrons nous imprégner de l'univers de l’œuvre. Mais avant de rentrer, nous devrons trouver comment rentrer. Quelle énergie sera la bonne. Le ton juste sera celui qui sera trouver en prenant en compte soi et le public. Certains artistes disent "Je fais ce que je veux du public" et c'est sûrement vrai. Mais pour ce faire, ils doivent, en permanence prendre en compte le public. Parce que l'artiste sent les spectateurs, il sait ce qu'il doit faire et comment le faire; quelle portée donner à ses actes pour qu'ils atteignent le public là où il a décidé de les toucher. Nous pourrons être les plus préparés du monde, ayant une connaissance, un savoir et une sensibilité parfaite de l’œuvre mais si nous ne prenons pas en compte le public et son état ( à moins que ce soit un choix de ne pas le prendre en compte) alors nous risquons de ne pas communiquer avec le spectateur qui se sentira exclu.
 
              Mais comment commencer si ce n'est ni fort, ni doucement ? Eh bien pensons plutôt en ces deux termes: densité-légèreté ! Selon comment nous aurons senti le public, nous ferons les choses de façon dense ou légère. Ce sont ces deux notions qui donneront le ton et de ce que nous soyons rapides ou lents découlera que nous soyons denses ou légers à tel moment de l’œuvre. Exemple: un feu léger en pleine garrigue aura tôt fait de se répandre partout. Mais un feu léger en plein hiver aura tôt fait de s'éteindre. La rapidité et la lenteur se révèlera selon le passage que nous interprétons. La densité et la légèreté se feront en fonction du public et de l’œuvre.

lundi 31 août 2009

tu seras artiste mon enfant... ou pas

Dans cette partie du monde, nous sommes vite enclin à juger les qualités artistiques de nos semblables: "Il - elle ne sait pas danser, "n'a pas de talent pour peindre", "n'a pas la fibre artistique", "n'est pas fait pour cet art" etc. ( Pardon pour les disciplines que j'omets). On ne parle pas de la personne sur l'instant même, lui laissant l'avenir pour s'améliorer, changer l'état actuel de ses qualités artistiques; non, c'est une condamnation qui est sans appel: cet être n'est pas fait pour l'art qu'il ambitionne. Le talent, c'est un don, on l'a ou on l'a pas... Bien sûr tout le monde s'accordera sur le fait que le talent seul ne suffit pas, qu'un travail énorme reste à faire pour être un artiste de qualité, mais que sans le talent ce n'est pas la peine de se lancer.

Pour moi,tout ça n'a pas de sens parce que sans fondement; personne ne peut vous dire pourquoi il en est ainsi, "c'est comme ça, c'est tout". Plutôt pauvre comme argument. Qu'est-ce qu'il en est réellement, d'après moi bien entendu? Regardons de plus prêt la formation d'un artiste:

Il y a ce qu'il doit acquérir, tel que les techniques inhérentes à son art, par exemple, et ce qu'il doit enlever, tel que tout ce qui entrave le processus de création. Ces deux notions, que je viens de décrire de façon plus que sommaire, s'alimentent l'une l'autre et sont tout aussi importante. On n'apprends pas à un acteur à jouer, un danseur à danser, un peintre à peindre , etc: le plus gros travail étant de lui retirer ce qui empêche "l'art" de s'exprimer au travers de l'artiste, les techniques étant les cadres au travers desquels cet art s'exprime de façon concrète. (Est-il besoin de rappeler l'importance de travailler ces techniques?)

Ce qui est à enlever est souvent énorme: stéréotype, peur, manque de confiance, ego, surtension et toute la partie historique que véhicule un être et qui peut-être un handicap ( inhibition, etc.). Parfois, il y a tellement de couches que le talent en est enseveli, parfois au point de ne plus être visible. Pour ma part, je pense qu'il est là, chez chacun; il n'est qu'un état d'esprit, une connection précise à nous même et au monde. Ce n'est pas parce que nous ne voyons pas quelque chose, que cette chose n'existe pas. Mais puisque nous avons besoin de voir pour croire, regardons toutes ses choses qui nous font dire qu'une ou un tel(le) "n'est pas fait pour ça".

Théâtralement, si l'on boule son texte, que l'on est en surrénergie, que l'on est coincé dans des stéréotypes de jeu, que l'on est mort de peur, ou tellement sûr de soi que l'on ne voit pas la réalité de ce que l'on fait, que notre corps est quelque chose que nous ne gérons pas, etc, alors, sous ce regard là, nous pourrions comprendre qu'avec tant de couches le talent de la personne a plus que du mal à se faire percevoir par le monde extérieur. Et parfois, il faut du temps, beaucoup de temps pour que ce talent puisse s'exprimer de façon suffisamment libre que pour être un artiste de qualité. Oui, le temps est un facteur fondamental. Certains mettrons 30 ans pour parvenir à un art de qualité; j'en sais qui, avec un talent plus affirmé, n'y sont jamais parvenu, par paresse.

Partons donc du principe que nous sommes tous possesseur de talents artistiques. Et laissons à ces fleurs le temps d'éclore.